Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents qui touchent les femmes. Cela se produit lorsque des cellules anormales présentes dans un sein se multiplient de façon anarchique formant ainsi une tumeur maligne, également appelé un “carcinome”.
Le cancer du sein touche généralement les femmes âgées de 50 ans et plus, mais il peut également toucher les femmes de moins de 50 ans, en effet, en Libye notamment, des jeunes femmes de 18 ans ont été diagnostiqué avec un cancer du sein. Les hommes peuvent également développer un cancer du sein.
Cependant, sous le terme “cancer du sein” sont regroupés plus d’une douzaine de cancer qui différent selon le type de cellules à l’origine du cancer, et selon l’aspect de la tumeur.
Un cancer du sein qui affecte les cellules qui bordent les canaux sera dit « canalaire », tandis qu’un cancer qui touche les cellules des lobules sera dit « lobulaire ».
(source : Institut National du Cancer)
De plus, certains sont des cancers du sein « non invasifs » ou « in situ » lorsque la tumeur reste dans le tissu d’origine ; d’autres sont dénommés « invasifs » ou « infiltrants » lorsque les cellules cancéreuses envahissent les tissus voisins ou d’autres parties du corps, tels que les ganglions avoisinants, d’où le nom de « métastases ».
Les cancers non-invasifs sont plus facilement traités que les cancers invasifs. Environ 80% des cas de cancer du sein sont invasifs.
Certains cancers du sein sont provoqués par des cellules cancéreuses dont la multiplication est favorisée par les hormones sexuelles féminines, les estrogènes, ce que l’on nomme les cancers du sein « hormonodépendants ».
Types de cancer du sein :
Les types et sous-types de cancer sont déterminés afin de pouvoir adapter le traitement pour qu’il soit aussi efficace que possible avec le moins d’effets secondaires possible. Les types courants de cancer du sein comprennent :
- Carcinome canalaire infiltrant (invasif), appelé aussi « carcinome canalaire invasif » ou « adénocarcinome canalaire » : ce cancer prend naissance dans les canaux mammaires (canaux galactophores) et se propage aux tissus mammaires voisins. C’est le type le plus courant de cancer du sein infiltrant.
- Cancer du sein lobulaire infiltrant (invasif) : ce cancer du sein prend naissance dans les cellules des lobules mammaires, les glandes productrices de lait (lobules) du sein et se propage souvent aux tissus mammaires voisins.
- Carcinome canalaire in situ (CCIS) : est le type de cancer du sein non infiltrant le plus courant. Comme le carcinome canalaire invasif, ce cancer du sein prend naissance dans les canaux galactophores. La différence est que le CCIS ne se propage pas au-delà des canaux galactophores.
Les types de cancer du sein les moins courants comprennent :
- Cancer du sein triple négatif : signifie que les cellules tumorales n’expriment ni des récepteurs aux hormones (œstrogène et progestérone) ni le récepteur HER 2. Cela signifie que certains traitements médicamenteux (hormonothérapie et thérapie ciblée anti-HER2) ne seront pas efficaces. Ce cancer invasif est agressif et se propage plus rapidement que les autres cancers du sein.
- Cancer inflammatoire du sein : Ce cancer rare à croissance rapide et très agressif est caractérisé par le blocage des vaisseaux lymphatiques dans la peau du sein, ressemblant à une éruption cutanée du sein, car le sein paraît enflé, rouge et enflammé.
- Maladie de Paget du sein : Ce cancer rare affecte la peau du mamelon et peut ressembler à une éruption cutanée ou d’autres changements sur la peau du mamelon, habituellement sur un seul sein. La maladie de Paget du sein affecte davantage les femmes âgées de plus de 50 ans.
Sous-types de cancer du sein :
Les sous-types de cancer du sein sont classés selon le statut des cellules réceptrices. Les récepteurs sont des molécules protéiques présentes dans ou à la surface des cellules. Ils peuvent attirer ou s’attacher à certaines substances présentes dans le sang, notamment des hormones comme les œstrogènes et la progestérone. L’œstrogène et la progestérone aident les cellules cancéreuses à se développer. Découvrir si les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs aux œstrogènes ou à la progestérone aide les médecins à planifier le traitement du cancer du sein.
Les sous-types incluent :
- Les cancers du sein ER-positifs (ER+) possèdent des récepteurs aux œstrogènes.
- Les cancers du sein PR-positifs (PR+) possèdent des récepteurs à la progestérone.
- Les cancers du sein HR-positifs (HR+) possèdent des récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone.
- Les cancers du sein HR-négatifs (HR-) n’ont pas de récepteurs d’œstrogènes ou de progestérone.
- Les cancers du sein HER2-positifs (HER2+), qui présentent des taux de protéine HER2 supérieurs à la normale. Cette protéine aide les cellules cancéreuses à se développer. Environ 15 à 20 % de tous les cancers du sein sont HER2-positifs.
Quels sont les symptômes du cancer du sein ?
Cette maladie peut affecter les seins de différentes manières. Certains symptômes du cancer du sein sont très distinctifs. D’autres peuvent simplement ressembler à des zones du sein très différentes des autres zones. Le cancer du sein peut également ne pas provoquer de symptômes visibles. Mais lorsque c’est le cas, les symptômes peuvent inclure :
- Un changement dans la taille, la forme ou le contour du sein.
- Une masse ou un morceau qui peut sembler aussi petit qu’un pois.
- Une bosse ou un épaississement dans ou près du sein ou sous les aisselles qui persiste tout au long du cycle menstruel.
- Un changement dans l’apparence ou la sensation de la peau sur le sein ou le mamelon. La peau peut paraître capitonnée, plissée, squameuse ou enflammée. Elle peut paraître rouge, violette ou plus foncée que d’autres parties du sein.
- Une zone durcie semblable à du marbre sous votre peau.
- Un écoulement de liquide taché de sang ou clair provenant du mamelon.
Quelles sont les causes du cancer du sein ?
Les experts savent que le cancer du sein survient lorsque les cellules mammaires mutent et deviennent des cellules cancéreuses qui se divisent et se multiplient pour créer des tumeurs. Ils ne savent pas exactement ce qui déclenche ce changement. Cependant, la recherche montre qu’il existe plusieurs facteurs de risque (voir figure 2) qui peuvent augmenter les risques de développer un cancer du sein.
(source : e-cancer.fr)
Ceux-ci inclus :
- Âge : Être âgé de 55 ans ou plus.
- Sexe : Les femmes sont beaucoup plus susceptibles de développer la maladie que les hommes.
- Antécédents familiaux : Si les parents, frères et sœurs, enfants ou autres proches parents sont atteints d’un cancer du sein, il y a un risque de développer la maladie.
- Génétique : Jusqu’à 15 % des personnes atteintes d’un cancer du sein développent la maladie parce qu’elles ont hérité de mutations génétiques. Les mutations génétiques les plus fréquentent concernent les gènes BRCA1 et BRCA2.
- Tabagisme : La consommation de tabac a été associée à de nombreux types de cancer, notamment le cancer du sein.
- Boire des boissons contenant de l’alcool : des recherches montrent que la consommation de boissons contenant de l’alcool peut augmenter le risque de cancer du sein.
- Être obèse.
- Exposition aux radiations : si vous avez déjà subi une radiothérapie, en particulier à la tête, au cou ou à la poitrine, vous êtes plus susceptible de développer un cancer du sein.
- L’Hormonothérapie Substitutive : les personnes qui utilisent un traitement hormonal substitutif (HTS) courent un risque plus élevé de recevoir un diagnostic de cette maladie. Ce traitement consiste à prendre un médicament qui contient les hormones que les ovaires produisent de moins en moins lorsque la femme vieillit et entre en ménopause. L’HTS peut être constituée d’œstrogène seul ou d’une combinaison d’œstrogène et de progestatif.
Quelles sont les complications du cancer du sein ?
La complication la plus importante est le cancer du sein métastatique – un cancer du sein qui se propage à d’autres parties du corps, notamment le cerveau, les os, le foie et les poumons. Des études montrent qu’environ 1 femme sur 3 atteintes d’un cancer à un stade précoce développent plus tard un cancer du sein métastatique.
Diagnostic et tests
Comment diagnostique-t-on le cancer du sein ?
Les médecins peuvent procéder à des examens physiques ou demander des mammographies pour rechercher des signes de cancer du sein. Mais ils effectuent les tests suivants pour diagnostiquer la maladie :
- Échographie mammaire.
- Imagerie par résonance magnétique (IRM) du sein.
- Biopsie mammaire.
- Test d’immunohistochimie pour vérifier les récepteurs hormonaux.
- Tests génétiques pour identifier les mutations responsables du cancer du sein.
Stades du cancer du sein
Pour planifier le traitement, des systèmes de stadification du cancer sont utilisés. La stadification du cancer aide également les médecins à établir un pronostic à quoi s’attendre après le traitement. Le stade du cancer du sein dépend de facteurs tels que le type de cancer du sein, la taille et l’emplacement de la tumeur, ainsi que la propagation ou non du cancer à d’autres parties du corps.
(de Bazelaire et al., 2017 : Impact de l’imagerie sur le classement TNM : le M, 10.1016/j.jradio.2017.01.009)
Les Stades du cancer du sein sont :
- Stade 0 : Il s’agit d’un stade précancéreux ou d’un carcinome in situ, la maladie est non invasive, ce qui signifie qu’elle ne s’est pas propagée des canaux mammaires à d’autres parties du sein.
- Stade I : Il existe des cellules cancéreuses dans le tissu mammaire voisin avec une tumeur de moins de 2 cm à l’intérieur du sein uniquement.
- Stade II : Les cellules cancéreuses ont formé une ou plusieurs tumeurs de plus de 2 cm de diamètre et s’est propagée aux ganglions lymphatiques des aisselles, soit plus de 5 centimètres de diamètre mais ne s’est pas propagée aux ganglions lymphatiques des aisselles. À ce stade, les tumeurs peuvent mesurer entre 2 et 5 centimètres de diamètre et peuvent ou non affecter les ganglions lymphatiques voisins.
- Stade III : généralement appelé cancer du sein localement avancé dans les tissus et les ganglions lymphatiques voisins. Dans ce cas, la tumeur dépasse 5 cm et les cellules cancéreuses ont atteint plus de 4 ganglions.
- Stade IV : désigne un cancer métastatique et avancé. Le cancer s’est propagé du sein à d’autres organes comme les os, le foie, les poumons ou le cerveau.
La classification TNM :
La progression du cancer est définie par la classification TNM, une fois que les données cliniques sont évaluées :
- T pour Tumeur : fait référence à la taille de la tumeur qui fournit ainsi une indication sur l’avancée de la maladie (de 0 à 4 : T0, T1, T2, T3, T4)
- N pour ganglions (Nodes en Anglais) : détermine si les ganglions sont touchés par des cellules cancéreuses. Le nombre de ganglions lymphatiques impactés et leur emplacement permettent de mieux comprendre la propagation de la tumeur (Ils sont classés de 0 à 3 : N0, N1, N2, N3).
- M pour Métastases : évalue la propagation éventuelle des cellules cancéreuses au niveau des os, du foie, des poumons ou du cerveau. Les métastases sont classées en fonction de leur absence (M0) ou de leur présence (M1) qui correspond à un stade métastatique.
Gestion et traitement
Comment traite-t-on le cancer du sein ?
La chirurgie est le traitement principal du cancer du sein, mais les médecins peuvent utiliser d’autres traitements. Il est possible d’administrer une chimiothérapie avant la chirurgie, ce qu’on appelle une chimiothérapie néoadjuvante, pour réduire la taille d’une grosse tumeur afin de la rendre plus facile à enlever.
Les chirurgies du cancer du sein comprennent :
- Mastectomie : consiste à enlever la totalité du sein c’est à dire toute la glande mammaire, l’aréole, le mamelon et une partie de la peau du sein. Le muscle grand pectoral, sur lequel la glande mammaire repose, est respecté sauf dans les rares cas où la tumeur adhère au muscle.
- Lumpectomie ou tumorectomie : aussi appelée une mastectomie partielle ou chirurgie mammaire conservatrice, qui est souvent recommandée pour les patientes dont le cancer est situé à un seul endroit. Cela permet de garder, ou conserver, la plus grande partie possible du sein. Dans la plupart des cas, la chirurgie mammaire conservatrice est suivie d’une radiothérapie.
La chirurgie peut être combinée avec un ou plusieurs des traitements suivants :
- Chimiothérapie.
- Radiothérapie, y compris radiothérapie peropératoire (IORT).
- Immunothérapie.
- Thérapie hormonale, y compris la thérapie par modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes (SERM).
- Thérapie ciblée.
Quels sont les effets secondaires connus du traitement ?
Les effets secondaires courants de la chimiothérapie et de la radiothérapie comprennent la fatigue, les nausées et les vomissements. La thérapie ciblée, l’immunothérapie et l’hormonothérapie ont des effets secondaires similaires, notamment des problèmes gastro-intestinaux comme la constipation et la diarrhée.
Les gens réagissent différemment aux traitements contre le cancer du sein. Si vous recevez un traitement, demandez à votre médecin comment le traitement peut vous affecter, y compris comment il peut affecter votre vie quotidienne. Renseignez-vous également auprès de votre fournisseur de soins palliatifs. Les soins palliatifs aident à gérer les symptômes du cancer du sein et les effets secondaires du traitement afin que vous soyez aussi à l’aise que possible tout au long du traitement.
Complications de la chirurgie du cancer du sein
Toutes les interventions chirurgicales comportent des complications potentielles, et la chirurgie du cancer du sein ne fait pas exception. Il est important de se rappeler que la chirurgie élimine un cancer potentiellement mortel. En général, les risques de cancer du sein dépassent les complications.
Si vous subissez une intervention chirurgicale pour le cancer du sein, demandez à votre médecin de vous expliquer les complications potentielles, qui peuvent inclure :
- Infection au site chirurgical.
- Caillots sanguins pouvant survenir après une intervention chirurgicale.
- Dégâts nerveux.
- Lymphœdème.
La prévention
Peut-on prévenir le cancer du sein ?
Il peut être possible de réduire le risque de le développer, ce qui ne signifie pas de l’empêcher. Tout aussi important, des auto-examens et des mammographies régulières peuvent aider à détecter le cancer du sein à un stade précoce, lorsqu’il est plus facile à traiter.
Comment réduire le risque ?
Il n’existe aucun moyen sûr de réduire le risque de cancer du sein, mais les professionnels de santé donnent les conseils suivants à toutes les femmes, en adoptant certains comportements au quotidien qui permettent d’éviter les éléments à risque d’encourager de développer un cancer (voir figure 2), comme ne pas fumer, éviter la consommation d’alcool, surveiller son poids, pratiquer une activité physique et manger équilibré :
- Demandez à un professionnel de la santé des informations sur la mise en place d’une gestion saine du poids.
- Adoptez une alimentation saine : certaines études montrent qu’un régime comprenant des légumes, des fruits, des produits laitiers riches en calcium et des protéines maigres peut réduire votre risque de cancer du sein. Éviter l’excès de viande rouge et de viande transformée peut également réduire votre risque.
- Bougez : des études montrent qu’une activité physique régulière réduit le risque de cancer du sein.
- Évitez le tabac.
- Évitez les boissons contenant de l’alcool : des recherches montrent un lien entre le cancer du sein et l’alcool.
- Faites-vous dépister : les mammographies détectent souvent les tumeurs lorsqu’elles sont trop petites pour être palpées.
- Faites des auto-examens réguliers : Examiner régulièrement vos seins aide à maintenir la santé de vos seins et peut vous permettre de détecter des tumeurs cancéreuses du sein.
- Certaines femmes présentent un risque accru de cancer du sein parce que des membres de leur famille en sont atteints ou ont hérité d’une mutation génétique. Si tel est votre cas, vous voudrez peut-être considérer les éléments suivants, tout en demandant conseil à votre médecin et n’agissez qu’en fonction des orientations que votre médecin approuvera ou vous conseillera, car c’est votre médecin qui connaît véritablement votre état de santé et saura mieux vous proposer ce qui vous conviendrait :
- Dépistage génétique des gènes du cancer du sein.
- Médicaments pouvant réduire le risque de cancer du sein, comme le tamoxifène, le raloxifène ou les inhibiteurs de l’aromatase.
- Dépistages fréquents du cancer du sein et examens physiques. Si vous présentez un risque accru de cancer du sein, demandez à votre médecin si vous devez subir des tests supplémentaires pour détecter le cancer du sein, en particulier si vous avez moins de 40 ans et présentez un risque accru.
Surtout, contactez votre médecin si vos symptômes semblent s’aggraver ou si vous présentez de nouveaux symptômes, comme une douleur ou une faiblesse dans une autre partie de votre corps.